Actualité bibliographique du mois d'octobre
Les sites cutanés indemnes de psoriasis sont le siège d’un infiltrat de lymphocytes T résidents capables de promouvoir une inflammation locale propice à de nouvelles lésions.
Thème: RECHERCHE
Titre : Les sites cutanés indemnes de psoriasis sont le siège d’un infiltrat de lymphocytes T résidents capables de promouvoir une inflammation locale propice à de nouvelles lésions
Résumé et points essentiels à retenir :
Il est désormais clairement établi un rôle majeur des lymphocytes T dits résidents mémoires dans la physiopathologie des maladies inflammatoires chroniques comme le psoriasis. Ces lymphocytes restent présents au niveau des sites cutanés lésionnels même après blanchiment complet de la lésion, expliquant ainsi la récidive des lésions de psoriasis souvent au même endroit, après arrêt par exemple d’une thérapeutique efficace.
Cependant qu’en est-il au niveau des sites cutanés qui n’ont jamais présentés de lésions de psoriasis chez un même patient. C’est ce que les auteurs de cet article original ont cherché à comprendre à partir de biopsies cutanées prises à distance d’une lésion cutanée de psoriasis n’ayant jamais présenté de lésions.
Ainsi les auteurs ont pu démontré, comparativement à un épiderme contrôle sain, que l’épiderme issu d’une biopsie non lésionnelle de psoriasis était capable de répondre à différents stimuli environnementaux comme un contact avec un agent fongique commensal en exprimant certaines composés pro-inflammatoires comme par exemple un ligand de chémokine CCL20 permettant le recrutement de nombreux lymphocytes T exprimant le récepteur CCR6+ et produisant des cytokines pro-inflammatoires comme l’IL-17, l’IL-22 ou l’IFN-y. Par ailleurs ils ont pu également démontré la présence au sein de ces peaux non-lésionnelles la présence de lymphoctes T rséidents produisant notamment de l’IFN-y capable d’induire un réponse inflammatoire épidermique notamment des facteurs pro-inflammatoires correspondant à une signature Interferon de type I, dont l’importance est clairement démontré au cours du psoriasis pour promouvoir de nouvelles lésions de psoriasis. Ainsi cette étude permet de démontrer que l’épiderme non-lésionnel des patients atteints de psoriasis est capable d’interagir avec l’environnement et le microbiote cutané et permettre l’accumulation de lymphocytes résidents permettant d’initier une réponse inflammatoire propice à de nouvelles lésions de psoriasis. Ainsi non seulement il est important de traiter les lésions de psoriasis mais il semble important d’inhiber de façon plus générale une potentielle activation des réponses inflammatoires épidermiques et lymphocytaires même au niveau des sites non atteints afin d’éviter l’aggravation de la maladie au cours du temps.
Les sites cutanés non lésionnels de psoriasis sont caractérisés par une expression importante de la chémokine CCL20 permettant le recrutement de lymphocytes T exprimant son récepteur CCR6, capable de produire des cytokines inflammatoires comme IL-17, IL-22 et IFN-y. De façon concomitante la présence de lymphocytes T produisant de l’IFN-y permettant de créér un environnement pro-inflammatoire local propice au développement de nouvelles lésions de psoriasis.
Référence de l'article :
A skewed pool of resident T cells triggers psoriasis-associated tissue responses in never-lesional psoriasis skin.
Gallais Sérézal I, Hoffer E, Ignatov B, Martini E, Zitti B, Ehrström M, Eidsmo L.
J Allergy Clin Immunol 2018 Sep 27, pii: S0091-6749(18)31355-1. doi: 10.1016/j.jaci.2018.08.048.