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Les actualités du GRPSO

Actualité bibliographique du mois de mai

Revue de 5 études par Irène Gallais-Serezal et François Aubin (CHU de Besançon)

Actualité bibliographique du mois de mai

Ulcérations cutanées sous methotrexate: une revue systématique.

Methotrexate Cutaneous Ulceration: A Systematic Review of Cases. Berna R, Rosenbach M, Margolis DJ, Mitra N, Baumrin E. Am J Clin Dermtol, 2022 Apr 29. doi: 10.1007/s40257-022-00692-1.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35486323/

Cette revue systématique a identifié 114 cas d’effet secondaire cutané du methotrexate à type d’ulcérations, érosions et nécrose épidermique. 70% des patients étaient traités pour un psoriasis et 50% étaient âgés de plus de 60 ans. La dose hebdomadaire moyenne la semaine précédant le début des symptômes était de 30mg (dose médiane de 20 mg/sem). Une erreur de dosage était incriminée dans 30% des cas, une absence de supplémentation en acide folique (90%) ainsi qu’un usage concomitant de médicaments néphrotoxiques (28%) étaient fréquemment retrouvés. 38% des patients présentaient une fonction rénale anormale de base. Le décès (n=14) était associé à l’absence d’acide folique, à la pancytopénie et à l’insuffisance rénale des patients atteints. En conclusion, cet effet secondaire est très rare, mais grave et les patients à risques doivent être surveillés particulièrement.

Tuberculose active dans une cohorte de patients avec psoriasis sous biothérapie : étude en vie réelle.

Active tuberculosis in a cohort of patients with psoriasis on biologic therapy: learnings from real-life medical practice. E Lopez-Trujillo, D Pesqué, F Sanchez, M Dominguez, F Gallardo, RM Pujol, M Ferran. J Eur Acad Dermatol Venereol, 2022 Apr 10. doi: 10.1111/jdv.18131.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35398915/

Si les risques de réactivation de tuberculose sous anti-TNF sont bien connus, la situation est moins claire avec les anti-IL-17 et les anti-IL23. 299 patients psoriasiques qui ont reçu des biothérapies entre 2009 et 2019 ont été colligés. Malgré un dépistage initial bien conduit, trois patients ont développé une tuberculose active, non résistante dont un sous secukinumab.

  • La première patiente avait eu une IDR et une radio évocatrice et avait suivi la prophylaxie de trois mois d’isoniazide avant de recevoir de l’infliximab. Il a développé une tuberculose miliaire trois mois plus tard. L’infliximab a été arrêté. Il existait un doute sur l’observance de l’isoniazide.
  • Le second patient avait un screening négatif et a développé une tuberculose pleuropulmonaire sous adalimumab après 15 mois. Le traitement a été poursuivi à cause d’une attteinte articulaire importante.
  • Le troisième patient avait un Quantiferon* et une radio évocateurs au screening. Il a reçu de l’isoniazide neuf mois et a été mis sous secukinumab. Il a développé une tuberculose pulmonaire trois ans plus tard.

En conclusion, même si les tuberculoses sous biothérapie sont rares, des cas peuvent se développer malgré un screening et une prophylaxie corrects et les auteurs appellent à la vigilance.

Les anti IL-23 pour le psoriasis unguéal: efficacité et tolérance sur une période de 52 semaines.

Anti-IL23 for nail psoriasis in real life: results of efficacy and safety during a 52‑week period. E Trovato, G Cortonesi, C Orsini, E Capalbo, E Cinotti, P Rubegni, A Cartocci. Dermatol Ther, 2022, Apr 11;e15506. doi: 10.1111/dth.15506.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35411578/

Vingt patients atteints de psoriasis unguéal des mains et des pieds ont été suivis à l’hôpital de Sienne et traités par un des trois anti IL-23 (risankizumab, guselkumab et tildrakizumab). Leur âge moyen était 48 ans. Le NAPSI moyen à l’introduction était 77. Il n’y avait aucun effet notable à 4 semaines, mais le NAPSI était nettement amélioré à 24 semaines. À 52 semaines, 75% des patients atteignaient le NAPSI 90, sans effet secondaire. En conclusion de cette petite cohorte rétrospective, les anti IL-23 semblent prometteurs pour le traitement du psoriasis unguéal.

L’augmentation des capacités migratoires des neutrophiles dans l’épiderme contribue au développement du psoriasis via une libération d’IL-17A.

Enhanced Migratory Ability of Neutrophils Toward Epidermis Contributes to the Development of Psoriasis via Crosstalk With Keratinocytes by Releasing IL-17A. X-T Liu, Z-R Shi, S-Y Lu, D Hong, X-N Qiu, G-Z Tan, H Xiong, Q Guo, L Wang. Front Immunol, 2022, Mar 23;13:817040. doi: 10.3389/fimmu.2022.817040. eCollection 2022.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35401573/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8983831/

Ce travail s’intéresse aux neutrophiles circulants dans la physiopathologie du psoriasis en comparant leur comportement en fonction de leur origine : patients psoriasiques ou sujets sains. Les neutrophiles circulants étaient plus nombreux chez les patients psoriasiques et corrélés au PASI des patients. Les neutrophiles circulants de sujets sains et de patients psoriasiques entrainaient l’expression de marqueurs inflammatoires dans une lignée de keratinocytes humains. Ceci s’accompagnait d’une augmentation de la libération d’IL-17A lorsque les neutrophiles étaient issus de patients psoriasiques, comparativement aux neutrophiles de sujets sains. L’interaction des neutrophiles avec des keratinocytes augmentait leur capacité migratoire, en particulier lorsqu’il s’agissait de neutrophiles de patients pso, et ils prenaient un phénotype activé. Les auteurs concluent que ces particularités des neutrophiles circulants des patients psoriasiques pourraient participer à l’environnement cutané inflammatoire et expliquer la formation des micro-abcès.

Efficacité et Sécurité de l’Adalimumab, Etanercept et Ustekinumab dans le psoriasis sévère de l'enfant de moins de 12 ans : une cohorte franco-italienne de pratique quotidienne (BiPe Jr).

Effectiveness and Safety of Adalimumab, Etanercept and Ustekinumab for Severe Psoriasis in Children Under 12 Years of Age: A French‑Italian Daily Practice Cohort (BiPe Jr). J Zitouni et al, Pediatr Drugs, 2022, Apr 10. doi: 10.1007/s40272-022-00501-6.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35397731/

Cette étude regroupe 82 cas d’enfants avec psoriasis sévère mis sous biothérapie en Italie et en France. Les deux tiers des enfants avaient reçu de l’acitretine auparavant, et 44% avait eu du methotrexate. L’Adalimumab (n=49), l’Etanercept (n=37) et l’Ustekinumab (n=15) étaient les plus prescrits. L’âge moyen à l’instauration de la biothérapie était de 9 ans. Les PASI moyens diminuaient significativement à 4 mois de traitement pour les 3 biothérapies utilisées. Le maintien du traitement à 2 ans était plus important pour l’adalimumab et l’ustekinumab. 52 enfants ont arrêté la biothérapie, pour inefficacité (n=9), perte d’efficacité (n= 21) ou rémission (n = 14). Sept cas d’effets indésirables sévères étaient rapportés : urticaire, grippe, prise de 15kg en 6 mois, insuffisance rénale aigue (probablement sans lien avec le traitement), parotidite, infections récurrentes et bactériémie à Staphylococcus aureus.