Actualité bibliographique d'octobre
Revue d'études par François Aubin, Irène Gallais Sérézal et Julie Charles
Psoriasis et fer
Abboud E, Chrayteh D, Boussetta N, Dalle H, Malerba M, Wu TD, Le Gall M, Reelfs O, Pourzand C, Mellett M, Assan F, Bachelez H, Poupon J, Aractingi S, Vaulont S, Sohier P, Oules B, Karim Z, Peyssonnaux C. Skin hepcidin initiates psoriasiform skin inflammation via Fe-driven hyperproliferation and neutrophil recruitment. Nat Commun 2024 ;15, 6718. doi: 10.1038/s41467-024-50993-8.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/39112467/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC11306357/
Plusieurs études ont montré qu’il y avait une accumulation de fer dans la peau des patients souffrant de psoriasis. On sait qu’au niveau de l’organisme, la régulation des niveaux de fer est contrôlée par une hormone : l’hepcidine. Celle-ci est principalement synthétisée par le foie, mais peut être produite par d’autres organes ou tissus en conditions pathologiques. Malgré la présence avérée de fer dans l’épiderme des patients atteints de psoriasis, la production par la peau et le rôle potentiel de cette « hormone du fer » dans le psoriasis n’avaient jamais été investigués. Les auteurs ont d’abord montré que l’hepcidine était exprimée dans la peau des patients atteints de psoriasis, particulièrement dans les formes sévères comme le psoriasis pustuleux. Ils ont ensuite développé des modèles murins dans lesquels le gène de l’hepcidine était spécifiquement inactivé ou surexprimé dans l’épiderme. Lorsque le gène de l’hepcidine était activé, certaines caractéristiques du psoriasis étaient induites, notamment les lésions de la peau et le recrutement des neutrophiles dans l’épiderme. À l’inverse, quand le gène était inactivé, les marqueurs du psoriasis disparaissaient. L’hepcidine serait une nouvelle cible thérapeutique et son inhibition de l’hepcidine pourrait donc être bénéfique dans le psoriasis. L’impact d’une surcharge en fer (hémochromatose), d’une carence martiale ou d’une supplémentation en fer sur le psoriasis reste cependant à démontrer….
Psoriasis et probiotiques
Wei K, Liao X, Yang T, He X, Yang D, Lai L, Lang J, Xiao M, Wang J. Efficacy of probiotic supplementation in the treatment of psoriasis-A systematic review and meta-analysis. J Cosmet Dermatol. 2024 Jul;23(7):2361-2367.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38551321/
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/jocd.16299
Les auteurs ont conduit une méta-analyse sur l’efficacité des probiotiques dans le psoriasis. Ils ont retenu 5 études incluant un total de 286 patients. Les résultats poolés sont en faveur d’une efficacité significative des probiotiques (Lactobacillus rhamnosus, Lactobacillus acidophilus,
Bifidobacterium bifidum, Bifidobacterium lactis, Bifidobacterium langum) pris sur une période de 2 à 6 mois par rapport au placebo en terme de PASI et de DLQI.
Biothérapies et HIV
Sood S, Geng R, Heung M, Yeung J, Mufti A. Use of biologic treatment in psoriasis patients with HIV: A systematic review. J Am Acad Dermatol. 2024 Jul;91(1):107-108.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38452816/
https://www.jaad.org/article/S0190-9622(24)00442-0/fulltext
Les auteurs ont analysé 34 études regroupant 110 patients infectés par le VIH traités par biothérapies (132 traitements) pour un psoriasis. L’etanercept était la plus utilisée (31%) suivie par l’ustekinumab (22%), l’adalimumab (17%), le risankinumab et le sécukinumab (10%). Des effets secondaires graves (grades 3-4) étaient observés dans 14% des cas, le plus souvent infectieux, en particulier avec les anti-TNF. Ces résultats suggèrent de privilégier les anti-IL12/23/17 au cours de l’infection par le VIH.