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Actualité bibliographique du mois de janvier

Les lymphocytes T régulateurs un acteur impliqué dans le contrôle de l’inflammation psoriasique

Actualité bibliographique du mois de janvier

Thème : RECHERCHE

Titre : Les lymphocytes T régulateurs un acteur impliqué dans le contrôle de l’inflammation psoriasique

Les lymphocytes T régulateurs sont une population cellulaire permettant le contrôle de l’inflammation au cours des processus physiologiques. Cependant au cours des pathologies inflammatoires chroniques, leur nombre et/ou leur fonction sont souvent altérés limitant ainsi leur capacité à contrôler l’inflammation responsable des activations exacerbées du système immunitaire inné et adaptatif comme au cours du psoriasis.

Au cours du psoriasis, le rôle des lymphocytes T régulateurs (Treg) reste encore peu élucidé. Au cours de ce travail publié en décembre dernier dans la revue Cell Reports, les auteurs, en utilisant un modèle de souris reproduisant une inflammation cutanée psoriasiforme, ont démontré  un rôle inattendu des Tregs au cours de cette inflammation.

En effet au cours d’expériences, conduisant à la déplétion sélective des Tregs dans ce modèle d’inflammation cutanée psoriasiforme murine induite par l’application cutanée d’Imiquimod (un agoniste du Toll Like Récepteur (TLR)-7), les auteurs ont confirmé une aggravation de l’inflammation cutanée en raison de l’absence des Tregs.

Cependant cette aggravation inflammatoire cutanée suite à la déplétion des Tregs n’était pas liée à une expansion locale de lymphocytes T effecteurs ou à l’augmentation de la production locale de cytokines inflammatoires comme l’IL-17A, l’IL-17F ou l’IL-22, connues pour leur rôle majeur au cours du psoriasis mais par l’infiltration d’une population lymphocytaire CD4+ particulière produisant le GM-CSF (granulocyte-macrophage-colony stimulating factor).

Or le GM-CSF est une molécule importante pour le recrutement des monocytes et polynucléaires neutrophiles : cellules importantes dans la physiopathologie du psoriasis.

Pour aller plus loin et confirmer leurs résultats : les auteurs ont reproduit leur modèle d’exacerbation de l’inflammation cutanée suite à la déplétion des Tregs, mais en plus en bloquant le GM-CSF par l’utilisation d’un anticorps bloquant ou par le biais de souris déficientes en GM-CSF. Le blocage ou l’absence de GM-CSF a permis de revenir à l’état inflammatoire initial (celui obtenu en présence des Tregs) confirmant le mécanisme inattendu des Tregs : Celui de bloquer l’infiltration des lymphocytes T CD4+ produisant le GM-CSF.

En conclusion : il s’agit de la découverte d’un rôle original des Tregs pour le contrôle de l’inflammation cutanée : différent de celui connu jusqu’alors comme l’inhibition direct ou indirecte des fonctions effectrices du système immunitaire. 

Implication clinique de cette étude : une meilleure compréhension des lymphocytes Tregs dans la résolution des processus inflammatoires comme le psoriasis. La modulation des Tregs pourrait être ainsi une voie thérapeutique importante pour le maintien de l’homéostasie cutanée.

La figure 1 représente le schéma proposé pour cette étude.

Légende de la figure 1 : Afin de prévenir l’inflammation cutanée psoriasiforme ; les Tregs bloquent l’infiltration d’une population de lymphocytes T CD4+ produisant le GM-CSF, molécule permettant de recruter notamment les polynucléaires neutrophiles. En leur absence, une exacerbation inflammatoire cutanée majeure a lieu secondaire à une production locale importante de GM-CSF par les lymphocytes T CD4+.

Référence de l'article :

Regulatory T cells Restrain Pathogenic T Helper during Skin Inflammation.

Tom Hartwig, Pascale Zwicky, Bettina Schreiner, Nikhil Yawalkar, Phil Cheng, Alexander Navarini, Reinhard Dummer, Lukas Flatz, Curdin Conrad, Christoph Schlapbach, Burkhard Becher.

Cell Reports, Dec 26;25(13):3564-3572.e4. doi: 10.1016/j.celrep.2018.12.012.